Emanuel Macron a-t-il fait « un rétropédalage sur sa
décision d’annuler le permis délivré par la municipalité de Paris pour y
installer une école turque » ?
L’information a fait le tour des réseaux sociaux et a été reprise par quelques « sites d’information ». Relayant tous la même publication, Ils « affirment que le président français a retiré sa décision d'annulation d'un permis délivré par la municipalité de Paris (aux autorités turques) pour l'installation d'une école turque dans la capitale, après que la présidence turque ait décidé de fermer toutes les écoles françaises [au nombre de 70] situées sur le territoire turc ».
La publication ajoute que Macron « s’est excusé auprès de la municipalité de Paris et a demandé de fournir les installations nécessaires aux Turcs pour la construction de leur école ». Suffisant pour susciter la réaction des internautes qui « saluent le courage et le respect imposé par le président Turc face à son homologue Français ».
La publication ajoute que Macron « s’est excusé auprès de la municipalité de Paris et a demandé de fournir les installations nécessaires aux Turcs pour la construction de leur école ». Suffisant pour susciter la réaction des internautes qui « saluent le courage et le respect imposé par le président Turc face à son homologue Français ».
Je ne sais pas si l'info est authentique ou pas mais j'ai bien rigolé là😅😅😅😅😅#Diplomatie #France #Macron #Erdogan #Turquie #Geopolitics pic.twitter.com/HsBb0TC0P0— ADAMA NDIONE 🇲🇷🇸🇳🇵🇸 (@ndione_adama) 28 mai 2019
Mais après vérification, nous
pouvons affirmer qu’il s’agit, d’une fausse information. Les preuves :
1) Aucune source n’a été attribuée à la
publication.
2) Contrairement aux « 70 écoles françaises » mentionnés dans la publication, il existe en réalité moins d’une quinzaine d’écoles françaises et francophones établies en Turquie, dont huit à Istanbul.
3) Aucune délivrance de permis pour " installation d'écoles turcs" n'a été communiqué par la municipalité de Paris.
4) Les présidents Turc et Français ne sont pas officiellement prononcés sur la question. A ce jour, seuls le ministre Français de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer et le Porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Turquie se sont livrés à des déclarations officielles. [A lire à la fin]
4) Les présidents Turc et Français ne sont pas officiellement prononcés sur la question. A ce jour, seuls le ministre Français de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer et le Porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Turquie se sont livrés à des déclarations officielles. [A lire à la fin]
Source : Ambassade de France en Turquie |
Pour comprendre l'info
Tout est parti d’une information publiée le 3 mai dernier par le média français le Point. Elle faisait état
de la volonté du président turc Recep Tayyip Erdogan de "créer des lycées turcs en France". Selon le média qui cite "des sources proches du dossier", une délégation "chargée d'observer
les lycées internationaux" serait attendue en France les 20 et 21 mai, en vue de négocier pour pouvoir
y créer des établissements scolaires turcs". En parallèle, indiquait
l'article, des pressions seraient opérées sur place, au sein des lycées
hexagonaux, quant aux "fondements légaux de la scolarisation d'enfants
turcs dans ces établissements".
Les déclarations officielles
Invité
à réagir sur la question par le média RMC, le vendredi 10 mai, Jean-Michel Blanquer a assuré qu’il dira non à ce projet de Erdogan : "
Chacun sait que la Turquie est dans une logique particulière. Elle a tourné le
dos à la laïcité qui a caractérisé son histoire pendant des décennies et elle
est dans une logique de fondamentalisme islamiste et d’extension(…) Je lui dis
non, parce que je pense que nous avons aujourd’hui trop de gestes inamicaux qui
nous viennent de la Turquie […] », a-t-il déclaré.
De leur côté, les autorités turques se sont dites « surprises et attristées par les propos tenus par le
ministre de l’Education Nationale de la France à ce sujet ». Pour le Porte-parole
du Ministère des Affaires étrangères, Hami Aksoy, « le ministre français
n’a pas été correctement informé de ce processus. Les négociations concernant
les écoles que la Turquie envisage d’ouvrir en France en conformité avec le
système d’enseignement français, sont en réalité menées dans la perspective
d’établir la réciprocité eu égard aux écoles françaises existantes en Turquie »,
a-t-il expliqué dans un communiqué en date du 10 mai.
Il faut noter qu’il existe,
depuis 2015, un lycée privé turc établi en France à Strasbourg.
Souleymane Diassy
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